La comète Tsuchinshan-ATLAS a marqué les observations de la rentrée 2024 par son éclat et son parcours visible dans les cieux, d’abord dans l’hémisphère austral puis depuis nos latitudes après le coucher du soleil.
Officiellement dénommée C/2023 A3, cette comète a été découverte en février 2023 dans deux observatoires distincts : l’observatoire ATLAS (Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System) en Afrique-du-Sud, et l’observatoire de Tsuchinshan en Chine, d’où son nom hybride.
Sa trajectoire a rapidement suscité l’attention des astronomes, car elle laissait entrevoir une période de forte visibilité, notamment dans l’hémisphère nord, durant l’automne 2024.
Dès le mois d’août 2024, Tsuchinshan-ATLAS a montré des signes d’activité accrue et certains médias sensationnalistes n’ont pas hésité à la parler (prématurément) de « comète du siècle« … mais malgré un beau spectacle, cette promesse n’a pas réellement été tenue.
Magnifique que ce soit en grand champ ou en photographie plus détaillée, la comète Tsunchinshan-ATLAS restera incontestablement comme l’un des évènements astronomiques marquants de l’année 2024 !
Beaucoup d’amateurs ont préféré saisir un souvenir de la comète en grand champ : il faut dire qu’étant visible au coucher du Soleil, la visiteuse se prêtait particulièrement bien à des panoramas mettant en valeur de beaux paysages et avant-plans.
Une autre approche était de privilégier un plan plus rapproché, avec plus de focale, permettant de mettre en évidence les structures principales du noyau. C’est cette seconde option qu’a privilégié Yanis Gougeat sur l’image mise à l’honneur ce mois-ci, en utilisant son APN Sony Alpha 5100 sur son télescope newton 150/750.
Cette image est d’autant plus impressionnante qu’elle a été réalisée en région parisienne, dans une zone fortement affectée par la pollution lumineuse où la comète n’était pas du tout visible à l’œil nu. Yanis a profité d’une nuit plus favorable, après 15 jours de mauvais temps, pour immortaliser la belle visiteuse. Par chance, la comète était encore spectaculaire à cette date : quelques jours plus tard, celle-ci avait déjà fortement perdu en éclat et en taille…
Cumulant 1h de pose, cette image permet d’obtenir un signal très important sur la queue de poussières, tout en présentant des détails intéressants dans la région du noyau. L’anti-queue est ici toujours présente mais déjà faible. La bande sombre au centre de la queue pourrait être l’ombre portée du noyau.
Contrairement aux objets du ciel profond, les comètes peuvent se déplacer rapidement par rapport aux étoiles (en particulier lorsqu’elles sont, comme ici, au plus proche de la Terre) : cela implique de bien anticiper lors de la prise de vue le choix de la cible de guidage (sur les étoiles ou sur la comète) ainsi que la technique de traitement qui sera utilisée ensuite ; le but étant d’obtenir des étoiles et une comète toutes les deux nettes malgré des déplacements différents dans le ciel.
A noter que sur les comètes, l’utilisation d’un capteur couleur facilite énormément les choses, les difficultés évoquées ci-dessus prenant encore de l’ampleur si l’on doit assembler des images issues de couches RGB (et éventuellement L) séparées !
Pour cette image, et compte-tenu du temps de pose unitaire de 15s, Yanis a simplement guidé sur les étoiles. Lors du traitement, Yanis a réalisé deux empilements distincts (l’un sur les étoiles, l’autre sur la comète) puis a réassemblé les deux après quelques process de starless (qui facilite également bien les choses en la matière depuis quelques années !).
Au final une très belle image de la comète, avec des détails intéressants et un traitement bien maitrisé, avec des couleurs très naturelles ne visant pas une saturation excessive.
Ingénieur de recherches à l’Observatoire de Paris-Meudon, Yanis a une formation en informatique et est passionné d’astronomie depuis son enfance. En 2019, à l’âge de 18 ans, il acquiert son premier télescope pour des observations visuelles. Résidant en Île-de-France sous un ciel fortement pollué par la lumière des villes (Bortle 8), il se voit toutefois contraint de limiter principalement ses observations principalement à la Lune et aux planètes.
Un an plus tard, inspiré par les images partagées sur les forums, il décide de se tourner vers l’astrophotographie. Après avoir vendu son premier instrument, il opte pour un Skywatcher 150/750 monté sur une HEQ5, qui lui permet enfin d’obtenir des résultats à la hauteur de ses attentes.
Il dédie les nuits claires où la Lune est présente à la photographie planétaire, mais se sent rapidement limité par le diamètre de 150 mm. En 2023, il fait l’acquisition d’un Dobson 400/1800, un choix destiné à pousser la haute résolution en imagerie planétaire, lunaire et en ciel profond via la technique du Lucky Imaging.
Avec ces deux setups complémentaires, il cherche constamment à relever de nouveaux défis. Par ailleurs, membre du club d’astronomie de l’Observatoire de Meudon, il partage régulièrement ses connaissances en imagerie et en traitement avec les autres passionnés.
Sa galerie Instagram est constellée de superbes images, tant en ciel profond qu’en planétaire : une visite indispensable !
Date : 22 octobre 2024
Lieu : Ile-de-France (91)
Optique : SW 150/750
Monture : HEQ5
Caméra : Sony Alpha 5100
RGB : 233 x 15s
Total : ~1h
Format et type de capteur : APS-C couleur
Échantillonnage : ~1″/px
Traitement : Pixinsight – Photoshop
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