
Protégé : Guide d’achat de matériel astro – Test OU
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Les amateurs d’astronomie ainsi que lecteurs assidus de ce site savent déjà – car nous eu l’occasion de le rappeler à de nombreuses reprises en présentation des différents objets primés dans le cadre de ce concours – que les nébuleuses sont habituellement qualifiées de « pouponnières » d’étoiles : c’est en leur sein, après l’effondrement localisé de grandes quantités de gaz et de poussières, que naissent de nouvelles étoiles. Ces jeunes étoiles, dont quelques-unes sont très massives et chaudes, émettent un rayonnement très énergétique qui illumine le gaz alentour (dans le cas d’une nébuleuse en émission) ou qui permet de mettre en évidence d’autres nuages plus compacts (dans le cas des nébuleuses par réflexion).
Sans nébuleuses, pas d’étoiles… et sans étoiles, pas de nébuleuses visibles ! Dans le cas des nébuleuses par émission, l’ionisation du nuage est généralement provoqué par le rayonnement de plusieurs étoiles, puisqu’il est rare que les étoiles soient créées de manière isolées mais plutôt par « grappes » de plusieurs dizaines d’étoiles, initialement réunies sous la forme d’un amas ouvert avant de se disperser lentement avec le temps. Dans ces circonstances, une petite étoile de plus ou de moins ne change pas grand chose…
Dans le cas d’une nébuleuse par réflexion, en revanche, la luminosité de la nébuleuse est beaucoup plus fortement liée à la luminosité d’un seul système stellaire, situé à proximité immédiate du nuage.
La nébuleuse NGC 1555, située à environ 500 années-lumière de nous dans la constellation du Taureau, fournit une illustration particulièrement frappante de ce phénomène, puisqu’elle est illuminée par l’étoile T Tauri (en réalité un système double ou triple), une jeune étoile variable (dont l’âge est estimé entre 100 000 ans et 1 million d’années) et dont la magnitude apparente (sa luminosité perçue depuis la Terre) varie de manière imprévisible entre +9,3 et +14.
Si un tel écart ne vous semble pas trop parlant, rappelons qu’une différence d’une magnitude équivaut à une luminosité 2,5 plus forte ou plus faible. Un tel écart de quasiment 5 magnitudes signifie donc que la luminosité de l’étoile T Tauri, entre son minimum et son maximum, varie d’un facteur 100 !
La luminosité de la nébuleuse à proximité, illuminée par cette seule étoile, varie en conséquence de la même manière, au gré des fluctuations de luminosité de T Tauri.
C’est pourquoi NGC 1555 est également surnommée la « nébuleuse variable de Hind », en l’honneur de son découvreur, l’astronome anglais John Russel Hind, qui l’a observée pour la première fois en 1852.
Les étoiles de type T Tauri sont à un stade intermédiaire entre les protoétoiles et les étoiles de faible masse (3 masses solaires maximum) sur la séquence principale : toutes celles qu’il est possible d’observer sont donc jeunes (d’un âge systématiquement inférieur à 10 millions d’années). D’un diamètre trop important pour leur masse, leur température n’est pas assez élevée pour que les réactions de fusion de l’hydrogène s’amorcent ; celles-ci débutant seulement une centaine de millions d’années après leur formation. Dans cet intervalle, le rayonnement de l’étoile est uniquement provoqué par l’énergie gravitationnelle, lors de ses phases périodiques de contraction.
Ces étoiles sont souvent entourées d’un disque d’accrétion, accumulé progressivement pendant leur processus de formation.
Les variations de luminosité constatées peuvent être dues à plusieurs facteurs, notamment des périodes d’activité accrue dans l’atmosphère de l’étoile, des instabilités à l’intérieur du disque d’accrétion, ou encore par des occultations par les poussières opaques du disque ou dans l’environnement proche de l’étoile.
Ces variations de luminosité de l’étoile T Tauri, associées à la densité du milieu environnant, sont ainsi responsables des variations de luminosité de la nébuleuse « variable » NGC 1555.
Moins spectaculaire dans ses variations que la « nébuleuse variable de Hubble » (NGC 2261, dans la constellation de la Licorne), dont la luminosité fluctue parfois en quelques années seulement, la luminosité de la nébuleuse NGC 1555 augmente continuellement depuis plus d’une trentaine d’années.
Plus mystérieux encore est le cas de sa probable voisine, la nébuleuse NGC 1554 qui bien que disposant d’un numéro de catalogue, est l’un des très rares objets qui n’ait jamais pu être observé depuis sa découverte par l’astronome Struve… en 1868 !
Initialement décrite comme un « objet magnifique ou autrement intéressant, variable, petit, rond, avec un noyau équivalent à une étoile de 13ème magnitude« , cet objet a ensuite disparu et n’a jamais été observé de nouveau par quiconque en plus d’un siècle et demi.
C’est pour cette raison que NGC 1554 est également surnommé « la nébuleuse perdue de Struve ».
L’image ci-contre permet de visualiser sa position relevée lors de sa première – et seule – observation…
L’hypothèse la plus probable, compte-tenu de sa proximité avec la nébuleuse variable NGC 1555, est qu’il s’agissait en réalité d’une autre partie du même nuage moléculaire ; illuminée lors de sa découverte, mais cachée depuis en raison de mouvements de nuages opaques proches de l’étoile T Tauri et projetant des ombres sur les nébuleuses environnantes. Une autre possibilité est qu’une telle nébuleuse distincte n’ait jamais été réellement observée, mais qu’une confusion ait eu lieu entre les deux nébuleuses voisines…
Cette zone, qui contient par ailleurs d’autres objets intéressants classiquement associés aux systèmes stellaires en formation (Herbig-Haro), est donc une cible de choix pour les amateurs souhaitant observer des objets dont la physionomie est susceptible d’évoluer au cours des années…
Et qui sait, peut-être aurez-vous la chance d’être le premier à « revoir » la nébuleuse perdue NGC 1554 !
L’image mise à l’honneur ce mois-ci, réalisée par Georges Chassaigne, est remarquable car elle combine à la fois un champ suffisamment large pour proposer un véritable « panorama » autour de l’étoile T Tauri, et un excellent signal qui permet de mettre en lumière toute la richesse et la complexité des nuages moléculaires présents dans cette région.
Le temps de pose conséquent (18h40), associé à un matériel de rêve exploité sous une ciel de grande qualité en Espagne, permet en effet de révéler les subtils dégradés de luminosité sur l’ensemble du champ… où l’on peine à trouver la moindre zone de « pur » fond de ciel !
La nébuleuse NGC 1555 en elle-même propose de superbes détails et l’on perçoit assez naturellement les jeux d’ombre et de lumière à l’œuvre aux environs de l’étoile T Tauri… en espérant que les quelques informations présentées ici vous permettront d’encore mieux apprécier ce spectacle rare des interactions entre étoile naissante et nébuleuse environnante !
Bien que les acquisitions aient été réalisées uniquement en RGB (sans couche Luminance, ce qui est assez rare pour être souligné, en particulier sur des objets faiblement lumineux de ce type), l’image présente une grande richesse et un relief nettement perceptible.
Outre les nébulosités par réflexion et les bandes de poussières qui parsèment l’ensemble du champ, on relève également la présence de nombreuses petites zones plus actives (en émission) reconnaissable à leur couleur rouge caractéristique de l’hydrogène ionisé. On se laisse aller à regretter d’ailleurs qu’une série de poses en Ha n’ait pas été réalisée, car elle aurait sans nul doute permis d’encore mieux mettre ces zones en évidence – voire de révéler d’autres zones en émission plus ténues disséminées sur tout le champ…
Quoiqu’il en soit, cette combinaison RGB permet d’obtenir une image au rendu très « naturel », que le traitement simple et parfaitement dosé sublime encore davantage !
Passionné par le ciel depuis ses quatorze ans, Georges Chassaigne a débuté l’observation avec un télescope PERL 90/1000, avec lequel il a pu découvrir dans sa jeunesse les premières merveilles de l’espace.
« A l’affût des étoiles », le grand classique de Pierre Bourges qui a été le « livre de chevet » de toute une génération d’amateur, lui donne envie de s’initier à l’astrophotographie (argentique à l’époque).
Tenu assez éloigné du ciel par la suite, en raison de ses occupations familiales et professionnelles d’ingénieur en robotique, Georges a continué de lire et de s’informer… en patientant jusqu’à sa retraite en 2012.
Depuis, c’est peu de dire que Georges rattrape le temps à bouchées doubles : construction de son premier observatoire en 2013, installation d’un setup en remote en Espagne en 2017, membre de la Team Ciel Austral et président de l’AIP : le temps, les moyens et l’énergie qu’il consacre à l’astronomie sont proportionnelles à sa passion pour les astres !
Le petit télescope 90/1000 des débuts semble désormais bien loin : Georges dispose aujourd’hui de plusieurs setups de grande taille et très qualitatifs, qui lui permettent de vivre à fond sa passion… et de la partager avec le plus grand nombre !
Une visite sur son site est des plus recommandées pour voir la diversité et la qualité de ses différentes réalisations !
Date : 6 février 2023
Lieu : Encinas y estrellas (Espagne)
Optique : AstroSib 506mm (f/d=2,8)
Monture : AstroSib FM700
Caméra : FLI Kepler 4040
Pilotage : TheSkyX
Échantillonnage : 1,32″/px
Filtres : Astrodon RGB
R : 85 x 300s (bin1)
G : 76 x 300s (bin1)
B : 63 x 300s (bin1)
Temps total : 18h40
Traitement : Pixinsight & PS (prétraitement), Pixinsight & Photoshop
Les Photons d’Or récompensent chaque mois une image particulièrement remarquable réalisée par un amateur… n’hésitez pas à proposer vos images !
Si l’espace commentaires n’est pas accessible, consultez le guide pratique pour y remédier !

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L’image du mois Octobre 2025 La galaxie d’Andromède (M31) dans une version « moderne » en HaOIII-RGB, par Sophie Gayrard. La galaxie d’Andromède (Messier 31) est si familière pour les astronomes amateurs que l’on pourrait penser – à tort – qu’elle ne

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