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Nom : NGC1499 – Nébuleuse California
Type : Nébuleuse en émission
Distance : ~1500 a.l.
Taille : 160′ x 40′ (~100 a.l.)
Magnitude : 5
Meilleure période d’observation : décembre/janvier
La nébuleuse NGC1499 est une nébuleuse en émission située dans la constellation de Persée, découverte par l’astronome américain Edward E. Barnard en 1885. Les astronomes amateurs la surnomment généralement « California » en raison de sa ressemblance (plus ou moins évidente il est vrai…) avec l’état américain.
Située à « seulement » 1 500 années-lumière, il s’agit d’une des régions HII les plus proches. Cette relative proximité, combinée à ses dimensions réelles importantes (une petite centaine d’années-lumière de longueur), en font une nébuleuse de grande taille apparente sur la voûte céleste.
La proche étoile brillante est « Menkib » ou ξ Persei, ce qui signifie selon la nomenclature de Bayer qu’il s’agit de la 14e étoile la plus brillante de la constellation de Persée. Mais cette modeste place n’est qu’apparente, puisqu’en réalité ξ Persei est une géante bleue de 40 masses solaires, 13 000 fois plus brillante que le Soleil dans le spectre visible : il s’agit tout simplement d’une des étoiles les plus chaudes visibles à l’œil nu depuis la Terre (37000K en surface).
Sa distance de 1600 années-lumière la fait paraître bien calme, mais il n’en est rien… De type spectral O, elle émet principalement dans l’ultra-violet et, si l’on tient compte de l’ensemble de son rayonnement – et plus seulement du spectre visible – sa luminosité est alors 330 000 fois plus importante que le Soleil ! Un tel rayonnement de grande énergie ionise les nuages d’hydrogène à proximité.
La nébuleuse « California » résulte ainsi de l’ionisation par le rayonnement de ξ Persei de larges nuages d’hydrogène à proximité (1000 années-lumière).
Cette image a été réalisée avec un APN défiltré (Canon 1100D refiltré « Astrodon »), ce qui permet de bien faire apparaître la nébuleuse, qui émet principalement en Ha.
On constate qu’il est possible d’obtenir dans ces conditions une image correcte malgré un temps d’intégration qui demeure modeste (1h30 seulement ici).
Le cadrage a été optimisé pour inclure au maximum la nébuleuse et en conservant dans le champ l’étoile ξ Persei, dont l’éclat bleuté apporte une touche de contraste bienvenue dans ce champ saturé de rouge et de Ha !
Le traitement initial, réalisé avec Photoshop, présentait une dominante magenta assez prononcée ; l’équilibre colorimétrique n’étant pas évident à obtenir en raison de l’utilisation d’un filtre « skyglow », du nombre de poses limité et de la prédominance de la couche rouge.
Le traitement final constitue une « reprise » avec Pixinsight, dont les fonctionnalités permettent d’obtenir un équilibre colorimétrique plus fiable des couleurs, notamment par une calibration sur les étoiles.
Matériel :
Astropro 66/400 (f/6)
AZEQ6 via EQmod
Canon 1100D Astrodon (800iso)
Guidage : lunette-guide 9×50 et PLA-MX
Filtre Orion Skyglow
DSS – Photoshop
Acquisition :
9 x 600s
Intégration totale : 1h30
Date(s) de prise de vue : 2 octobre 2014
Il s’agit de ma première image « sérieuse » du ciel profond ! A l’époque, poser 1h30 sur un objet me semblait déjà bien long… La publication de cette image dans la revue « Astronomie Magazine » m’a énormément motivé pour poursuivre ! 🙂
Une focale courte est nécessaire pour pouvoir saisir l’ensemble de la nébuleuse ; et d’autant plus courte que le capteur n’est pas full frame (24×36). Au format APS-C, comme sur la présente image, une focale de 400mm est déjà presque trop importante pour cadrer la nébuleuse avec un peu de marge en conservant ξ Persei dans le champ. Un objectif de 300mm est parfaitement adapté pour un capteur APS-C sur cette cible.
Si le cadrage est serré, il faut placer la nébuleuse dans la diagonale du capteur ; au détriment cependant du centrage de l’objet.
Un capteur 24×36 offre sur cette cible plus de latitude ; avec même la possibilité, couplé à un objectif de courte focale (~100mm), de réaliser un magnifique panorama incluant les Pléiades. Le contraste entre le rouge intense de California et le bleu électrique du plus bel amas du ciel boréal est alors saisissant !
A noter que l’éclat de ξ Persei n’est normalement pas spécialement gênant : il convient cependant de vérifier sur une pose « test » l’absence d’éventuels halos ou reflets disgracieux qui seront toujours compliqués à supprimer (ou même atténuer) lors du traitement.
La prédominance du signal Ha impose d’utiliser un capteur adapté pour photographier cette nébuleuse : APN défiltré ou CCD sont particulièrement recommandés pour conserver des temps de pose raisonnables en RGB.
Il est bien sûr possible de photographier California en narrowband, avec des résultats visuels surprenants ! Dans la mesure où l’émission Hβ est très importante sur cet objet, il est possible d’inclure ce filtre inhabituel dans sa roue à filtres pour l’occasion…
Malgré les dimensions de California, les possesseurs d’optique à longue focale et/ou de petits capteurs ne doivent pas se sentir exclus ! Il est possible de réaliser de magnifiques gros plans de la bande centrale qui regorge de détails, y compris uniquement en version monochrome Ha.
Selon que « California » est imagée en LRGB ou en SHO, les difficultés ne sont pas identiques au traitement.
En LRGB, une montée d’histogramme progressive permet de mettre en valeur les extensions ténues ; mais il convient de prendre garde dans ce cas à l’aspect des étoiles afin que ces dernières ne prennent pas trop d’embonpoint. L’utilisation de la fonction Masksed_stretch sous Pixinsight, par exemple, doit être utilisée de manière mesurée. Les étoiles étant bien présentes dans le champ, il est possible de réaliser une réduction d’étoiles afin de mieux mettre en valeur la nébuleuse.
Si une couche Ha est réalisée, celle-ci peut servir de luminance et donc remplacer purement et simplement la couche L. Il est également possible de réaliser la couche Luminance en mixant la couche L et la couche Ha. La couche Ha peut également être utilisée pour renforcer la couche R, mais de manière mesurée afin d’éviter un rendu de couleur « saumon » assez peu esthétique.
En narrowband, les étoiles sont naturellement moins présentes et il est possible de pousser la réduction jusqu’à une version « starless » (si ξ Persei est présente dans le champ, sa suppression de manière propre est un petit « challenge » supplémentaire).
Le plaisir des premières images passe aussi par une analyse critique. Ici, les défauts ne manquent pas : résolution trop faible, fond de ciel trop bruité, palette de couleurs trop limitée…
Augmenter le temps de pose de plusieurs heures serait aujourd’hui une évidence. Sur cette cible, je conserverais le filtre Skyglow afin d’optimiser le contraste, en dépit de la perte de signal occasionnée.
Avec une caméra CCD, la couche Ha sera utilement utilisée en tant que luminance.
Si l’espace commentaires n’est pas accessible, consultez le guide pratique pour y remédier !
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