Amélioration du setup (3) : nouvelle caméra et rotateur de champ
Une nouvelle caméra et un nouveau train optique intégrant un rotateur de champ… le setup est désormais quasi-totalement automatisé pour les séances d’acquisition !
Notre satellite naturel est, pour beaucoup d’astronomes, le premier objet d’observation et d’émerveillement à travers un instrument. Même avec une simple paire de jumelles, il est déjà possible d’observer une multitude de détails invisibles l’œil nu, tels que les principaux cratères et les subtiles nuances au sein des mers. Avec un instrument plus puissant, c’est alors une myriade de formations diverses et souvent insoupçonnées qui deviennent accessibles.
Bien qu’étant un astre « géologiquement mort » dont la surface ne subit plus d’évolution (en dehors de quelques impacts occasionnels de météorites…), l’observation de la Lune constitue cependant une source inépuisable de découvertes et d’émotions renouvelées pour l’observateur assidu. En effet, si sa surface est figée, sa danse continue autour de la Terre et du Soleil fournit des éclairages qui évoluent en permanence et qui modifient profondément la vision de cet astre à quelques jours d’intervalle seulement. Ainsi, un même cratère ne se présentera pas du tout de la même façon selon qu’il est observé avec une lumière rasante ou lors de la pleine Lune.
Les zones les plus intéressantes à observer – que ce soit en visuel ou en photographie – sont celles situées le long du « terminateur », qui désigne la ligne de transition entre la partie éclairée et la partie sombre du disque lunaire. Il s’agit donc des régions de la Lune où le Soleil est levant (lors du premier quartier) ou couchant (lors du dernier quartier) : la lumière est rasante et accentue grandement les contrastes et les reliefs.
Inversement, lorsqu’elle est « pleine », la Lune est éclairée uniformément par une lumière « de face » ; et est donc dépourvue de terminateur. Observée avec une telle lumière verticale, la surface de la Lune semble alors « plate » et sans relief, ces derniers semblant comme « écrasés ».
Bien que souvent délaissée par les observateurs lors de cette période (et maudite par les amateurs de ciel profond pour lesquels notre satellite prend alors des allures de « lampadaire géant »…), la pleine Lune n’est cependant dépourvue d’intérêt !
En effet, la pleine Lune est la période idéale pour étudier la composition géologique du sol lunaire (par l’imagerie en couleurs avec une saturation fortement accentuée) ou observer quelques formations habituellement difficiles à percevoir, tels que les rayons lumineux émanant des cratères Copernic, Kepler, Aristarque et surtout Tycho, dont les éjectas de matière projetés lors de l’impact météoritique s’étendent sur 1500 km aux alentours.
Mais aussi, comme le montre cette superbe image réalisée par Philippe Tosi, la Lune présente lors de cette phase une beauté indéniable, qu’il est alors possible de saisir dans son entièreté : outre les subtiles variations de nuances dans les mers ou les zones d’éjectas présentant un albédo élevé, il est également possible de saisir de stupéfiants reliefs sur le limbe de l’astre.
La consultation de la version « full » de cette image, mosaïque de 14 images obtenues avec une focale importante et donc en haute résolution, permet ainsi de bien mettre en évidence le fait que le disque lunaire n’est pas parfaitement lisse, mais parsemé de nombreux cratères et de montagnes, dont certaines formations impressionnantes dans la région du pôle sud (en haut de l’image).
Âgé de 51 ans, Philippe Tosi pratique l’astronomie depuis plus de 40 ans ! Une vocation précoce pour ce passionné pour qui le terme « pratique » n’est pas un vain mot : Philippe observe, photographie, mais également conçoit lui-même la plupart de ses instruments, tant pour l’optique que pour la mécanique.
Ayant conçu sur premier télescope de 200mm à 14 ans, il a depuis réalisé une cinquantaine d’autres instruments, dont un newton de 620mm !
Passionné de photographie, Philippe réalise de superbes clichés, tant en ciel profond qu’en planétaire ou en imagerie lunaire ou solaire ; en exploitant notamment avec brio la technique du HDR qui permet d’obtenir de superbes images avec une grande plage dynamique… avec, à la clé, des visions surprenante de la Lune ou de certains objets du ciel profond.
Régulièrement publié dans différentes revues spécialisées, tant pour ses images que pour des articles plus techniques, Philippe partage également sa passion avec le grand public, puisqu’il est depuis 1999 animateur du planétarium de Nïmes.
Je vous invite à consulter son très intéressant site personnel pour en savoir plus !
Date : 11 janvier 2020
Lieu : Nîmes (France)
Optique : Lunette H-alpha 228mm f/9
Monture : équatoriale
Caméra : Basler 1920-155
Temps de pose : 15ms
Sélection : 30 % des meilleures images
Mosaïque de 14 images
Traitement : AS3, RGX6 et CS6
Les Photons d’Or récompensent chaque mois une image particulièrement remarquable réalisée par un amateur… n’hésitez pas à proposer vos images !
Une nouvelle caméra et un nouveau train optique intégrant un rotateur de champ… le setup est désormais quasi-totalement automatisé pour les séances d’acquisition !
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