Amélioration du setup (3) : nouvelle caméra et rotateur de champ
Une nouvelle caméra et un nouveau train optique intégrant un rotateur de champ… le setup est désormais quasi-totalement automatisé pour les séances d’acquisition !
Vénus, également surnommée improprement « l’étoile du berger », est la troisième planète du système solaire et également le 3e objet le plus brillant du ciel, après la Soleil et la Lune. Parfois considérée comme la « sœur jumelle » de la Terre – et bien qu’elle porte le nom de la déesse romaine de la beauté et de l’amour – il s’agit à n’en pas douter d’une jumelle « maléfique » à bien des aspects !
En effet, si elle présente des similitudes fortes avec la Terre en termes de diamètre et de masse (respectivement 95% et 80%) et possède vraisemblablement une structure interne comparable, Vénus possède des caractéristiques qui la distinguent nettement de notre planète et la rendent nettement moins hospitalière…
En premier lieu, Vénus possède une rotation rétrograde par rapport aux autres planètes du système solaire : elle tourne sur elle-même (très lentement) dans le sens indirect (le seul autre exemple étant Uranus). L’origine de ce phénomène n’est pas encore clairement tranchée, et plusieurs théories permettent d’expliquer cet état actuel. L’une des plus communes est la collision, tôt lors de sa formation, avec un corps massif qui aurait « inversé » le sens de rotation de la planète. Une autre hypothèse, basée sur la forte densité de l’atmosphère vénusienne et les effets de marée thermique, permet de calculer une évolution naturelle et progressive vers une telle rotation rétrograde, sans impliquer de collision avec un autre astre. A noter, par ailleurs, que l’hypothèse d’une collision massive avec un astre de grande taille est la plus communément admise pour expliquer l’origine de notre Lune ; alors que Vénus est quant à elle dépourvue du moindre satellite.
Conséquence directe de cette rotation rétrograde : les jours « solaires » (c’est à dire la durée entre deux passages du Soleil au méridien) sont beaucoup plus longs et durent 116,75 jours terrestres. Les jours « sidéraux » (mesurés par rapport aux étoiles) sont encore plus longs et durent 243 jours terrestres. Avec une période orbitale de 224,7 jours terrestres, une « année vénusienne » comptent donc un peu moins de 2 jours solaires… et est même plus courte qu’un jour sidéral !
Mais c’est bien sûr son atmosphère qui distingue fortement Vénus des autres planètes telluriques : celle-ci est 100 fois plus massive que celle de la Terre et beaucoup plus dense. Elle possède une rotation propre, indépendante de celle de la planète elle-même (mais en sens rétrograde également), d’une durée de 4 jours terrestres. La rotation de l’atmosphère est donc beaucoup plus rapide que celle de la surface.
La composition de l’atmosphère vénusienne est fortement dominée par le dioxyde de carbone (96,5%) et présente aussi d’autres éléments (notamment le dioxyde de soufre) favorisant un effet de serre infernal. Ainsi, bien que la couche nuageuse très dense ne laisse parvenir qu’un quart du rayonnement solaire à la surface de Vénus, les températures y atteignent en moyenne 462°. On mesure bien ici les conséquences d’un effet de serre débridé, puisqu’il fait encore plus chaud sur Vénus que sur Mercure, pourtant deux fois plus proche du Soleil mais dépourvue d’atmosphère…
De fait, la surface de la planète demeure en permanence cachée sous d’épaisses couches de nuages qui s’élèvent jusqu’à 90 km d’altitude ; et il a fallu attendre mars 1983 pour découvrir les premières images prises depuis le sol par la sonde russe Venera 13 (qui survécut à peine 2 heures aux conditions infernales régnant à la surface…).
La cartographie de la planète a ensuite été réalisée par radar – afin de percer les nuages – par la sonde Magellan au début des années 1990.
L’exploration de Vénus a ensuite été largement délaissée, seule deux autres sondes ayant depuis été envoyées pour explorer plus avant les mystères de cette planète, et en particulier de la dynamique de son atmosphère : le satellite américain Venus Express en 2006, puis la mission japonaise Akatsuki (« aube ») en 2010.
Malheureusement, cette dernière a manqué son insertion en orbite en 2010, plaçant la sonde dans une orbite héliocentrique.
Il a fallu attendre 2015 pour que la mise sur orbite soit finalement réalisée ; loin cependant des paramètres initialement prévus, ce qui a contraint les scientifiques à revoir à la baisse les objectifs de la mission.
Akatsuki a pour but d’étudier en détail le climat de Vénus, notamment la convection nuageuse, la distribution des mouvements ondulatoires, les éclairs, etc.
L’exploration de Vénus a ensuite été largement délaissée, seule deux autres sondes ayant depuis été envoyées pour explorer plus avant les mystères de cette planète, et en particulier de la dynamique de son atmosphère : le satellite américain Venus Express en 2006, puis la mission japonaise Akatsuki (« aube ») en 2010. Malheureusement, cette dernière a manqué son insertion en orbite en 2010, plaçant la sonde dans une orbite héliocentrique. Il a fallu attendre 2015 pour que la mise sur orbite soit finalement réalisée ; loin cependant des paramètres initialement prévus, ce qui a contraint les scientifiques à revoir à la baisse les objectifs de la mission. Akatsuki a pour but d’étudier en détail le climat de Vénus, notamment la convection nuageuse, la distribution des mouvements ondulatoires, les éclairs, etc.
Malgré ses déboires, la sonde Akatsuki nous a livré certaines des plus belles et des plus détaillées images de l’atmosphère de Vénus.
Ces images révèlent la grande complexité du système météorologique de la planète et la violence des phénomènes de conflits de masse d’air qui s’y produisent, en particulier au basses latitudes. Les régions polaires sont quant à elles nettement plus calmes en comparaison.
La sonde réalise des clichés dans l’infrarouge et dans l’ultraviolet, notamment, ce qui lui permet de capter à la fois les formations nuageuses dans la haute atmosphère et l’agitation thermique dans les plus couches les plus basses.
C’est cette même technique qui a été employée par Michel Leost pour réaliser la superbe image présentée ici ; avec cependant des moyens bien plus modestes !
Cette image a en effet été réalisée avec un C9 et une caméra monochrome, avec des séries de clichés réalisés avec des filtres ultraviolet et infrarouge (plus un filtre violet #47). Les vidéos sont réalisées sur une durée de 1h30, ce qui implique un gros travail de traitement ensuite, pour sélectionner les meilleures images de chaque série. On peut mesurer toute l’étendue de ce travail au moyen des images ci-dessous : si les brutes obtenues lors de l’acquisition semblent floues et bruitées, elles recèlent cependant des détails qu’il est possible de faire apparaître en cumulant des milliers d’images et avec un traitement adapté.
Pour cette image, plus de 15000 clichés ont été utilisés. La longueur d’onde des filtres utilisés n’étant pas dans le domaine « visible », il s’agit donc d’une image en fausses couleurs. La palette de couleurs utilisée est celle développée par l’astronome amateur Damia Bouic pour le traitement des images de la sonde Akatsuki.
La couleur rouge/orange correspond essentiellement aux zones riches en dioxyde de soufre, amené depuis les régions plus basses dans la haute atmosphère par des phénomènes de convection. Les zones blanches/bleues correspondent quant à elles à des nuages situés plus en altitude. On remarque sur cette image le contraste important entre les régions polaires, plus calmes, et les régions tropicales, où les phénomènes de convection sont plus actifs. On observe également des zones plus sombres, sans doute orageuses, au niveau de l’équateur près du limbe de la planète.
Une image remarquable donc, qui témoigne de la grande rigueur de son auteur dans le traitement et de la pertinence des moyens utilisés pour dévoiler de nombreux détails dans l’atmosphère de Vénus, toujours très difficiles à obtenir – qui plus est en couleurs.
Michel Leost a débuté l’astronomie en 1997 avec un Newton 114/900 ; grand classique pour s’initier à l’observation.
Après une pause de 10 ans, la passion revient et Michel se lance dans l’astrophotographie, tout d’abord avec son 114/900 puis en 2017 avec un C9.
Avec ses premières images de Mars en 2018, Michel a un vrai « déclic » pour le planétaire, désormais son domaine de prédilection après avoir consacré beaucoup de temps à étudier en profondeur les techniques d’acquisition et de traitement d’images.
Efforts payants, comme en témoigne la superbe image présentée ici, ou encore ses clichés très détaillés et colorés de Jupiter !
Date : 9 avril 2020
Lieu : Commana (Finistère)
Optique : C9 – Barlow Celestron 2x
Monture : Orion Atlas Pro
Caméra : Inova PLA-Mx
Filtres : UV Astrodon ; IR-805
Temps de pose : 1h30
Images utilisées : 15 000
Traitement : Astrosurface, IRIS, PS
Les Photons d’Or récompensent chaque mois une image particulièrement remarquable réalisée par un amateur… n’hésitez pas à proposer vos images !
Une nouvelle caméra et un nouveau train optique intégrant un rotateur de champ… le setup est désormais quasi-totalement automatisé pour les séances d’acquisition !
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